En ce magnifique mois de september, autour de moi j’entends chanter un certain type de rumeur : « Cette année, c’est sûr je… !» « Vas-y, demain j’arrête de… !» « Hé ! Si on commençait à… » « Je vais… !» « On va… !» « Il faut… !» « Je revais…!» « On reva.. . !» « Il refaut… ! »…C’est le chant des résolutions garçon !!
Les débuts d’an calendaire, ou, scolaire comme c’est le cas maintenant, sont traditionnellement marqués par ces petites mélodies optimistes et déter’. C’est comme si à ces supposément périodes de renouveau, on se sentait investi d’une énergie balèze et extraordinaire qui allait nous porter jusqu’aux petites et grandes victoires du quotidien nous ayant échappé jusqu’à maintenant parce que…parce que heu…parce qu’on n’était pas aussi balèzes et extraordinaires que maintenant avec nos résolutions balèzes et extraordinaires !
C’est ça le RESOLUTION EFFECT t’as vu : une euphorie plus ou moins réaliste, plus ou plus durable, qui nous met face, chaque année (ou deux fois ou plus encore par an pour ceux qui ne savent pas trop trop où ils vont), aux corvées actions censées améliorer nos life.
Et franchement en ce moment, c’est le concert : partout toutpar j’entends des gens qui disent qu’ils vont, des gens qui vont qu’ils disent et même des disent qui gens qu’ils vont.
Partout …à commencer par dans ma tête !
Parce qu’il ne faut pas croire que j’échappe à la règle, non malgré mon sérieux, ma sagesse et ma conscienciosité incroyables, il m’est arrivé deux ou trois fois dans la vie de me dire : « Vas-y, demain…j’arrête de dire vas-y !»
Alors pour que ça marche c’te fois-ci, j’ai réfléchi très très longtemps et j’crois que j’ai trouvé.
Allez les pains-co, suivez le plan diabolique que j’ai échafaudé dans ma tête angélique.
Bah j’en vois là-bas qui se marrent en mode « ok ma poule »… mais c’est souvent des choses les plus simples que découlent les solutions aux problèmes les plus difficiles !
SIMPLE DONC → si t’aimes pas du tout le truc que tu te dis devoir faire toute l’année…eh bah tu vas sûrement pas le faire ce truc !
J’vous donne un exemple parce que des fois les esprits trop affutés ont du mal à redescendre pour comprendre les basiques (on remontera au top du top de la réflexion plus tard dans l’article ne paniquez pas).
Pascaline, l’exemple de notre présent paragraphe, est une meuf cool.
Super cool. Ce qu’elle aime c’est vivre coolement, parler coolement, marcher coolement, manger coolement…travailler coolement.
Mais le problème, c’est qu’autour d’elle Pascaline n’a pas que des gens comme elle, pas que des gens cool . Pas qu’ils ne soient pas gentils ses amis et collègues, non ils sont pour la plupart très nice and sweet, mais…pas aussi COOOOL que Pascaline !
Et certaines de ses cool habitudes, eh bien ma foi, sont parfois décriées par ses gentils mais moins cool proches. Une en particulier.
Parmi toutes les cool choses que Pascaline kiffe faire pour kiffer sa cool vie, il y en a une à laquelle elle tient tout particulièrement : aller au travail à la cool.
Et c’est là que ça pèche parce que pour Pascaline, aller au travail à la cool, veut dire aller au travail sur le plus cool des moyens de transport selon elle : sa super cool trottinette supra-méga-coolement-écologique !
Pascaline a déniché cet engin du futur dans une brocante il y a sept étés de cela .
Quand le vendeur lui a montré cette merveille toute de bois faite (oui parce que Pascaline trouve que même si on les dit écologiques, les trottinettes électriques ont des batteries, qu’il faut fabriquer puis recycler à terme : écolo mouais…pas cool du tout en tout cas), Pascaline a failli s’évanouir de coolitude !!
Et avant que Marceline, sa patronne, ne la ramène à l’ordre, notre cool héroïne avait pris l’habitude chaque matin de grimper sur sa monture boisée à deux roues et d’effectuer coolement les 50km qui séparent sa cool maison de son cool travail. Arrivant coolement en retard chaque cool jour que Dieu faisait coolement…
Jusqu’aux cool convocation, et, menace de mise à pied de Marceline sa cool patronne !
Allez, j’accélère sinon vous ne pigerez jamais .
Pascaline, coolement démunie, se voit coolement obligée de changer de routine motrice…
Ça tombe bien, sa patronne l’engueulait en septembre, le mois des résolutions ! Cooooool ! Alors pour faire tout bien comme il faut, Pascaline prend une décision incroyable : voyager en RER. Cooooool ! Résolution responsable et redoutablement efficace ! Coooooool !
Mais aussi, redoutablement inadaptée car non AIMÉE de notre cool Pascaline !
Qui, même si elle arrive du coup tous les jours à l’heure, grâce aux services exceptionnellement fiables de notre fameuse et cool SCNF, finit par faire un cool burn-out locomotif !
Et, par décider que rester à la maison à la cool pour pioncer quelques semaines… serait une bien cool idée !
Aimer sa résolution, au moins un petit peu, c’est la base !
Ouais, parce que si on se tournait vers ce qui reste de notre pauvre ex-supa-cool Pascaline, on serait inévitablement amené à penser : « la trottinette électrique finalement…ça aurait été plutôt cool comme résolution ? »
Poursuivons en changeant totalement d’univers, allons rendre visite à Marius notre nouveau cobaye philosophique.
Marius est un tombeur. Pas un tombeur de pommes, pas un tombeur de poires, pas un tombeur de prunes, abricots, cerises, bananes ou autre fruit suspect, non : un tombeur de filles.
Ça veut dire quoi, eh bah le mieux c’est de se fier à la définition de notre ami Marius qui se décrit d’ailleurs lui, plutôt comme un « PLAYER », version inglesa dou tombeurrr.
Un player donc, pour reprendre l’expression de Marius, est selon lui un gars qui…gère.
Sa sœur Jessykha dit qu’il joue avec les filles (comme l’indique d’ailleurs ce mot par lequel il aime être désigné) ; mais Marius dit que non, il ne joue pas, « PLAY-er » c’est juste pour l’accent. Lui il gère les meufs. Bien.
Vous avez remarqué ?
Marius utilise deux mots pour parler de ses frasques, « player » et « gérer ». Il ne faut sérieusement écouter que le deuxième. Tel un agent de change professionnel méga-qualifié, il négocie, place, investit, échange…ses conquêtes féminines !
Jusqu’au noël 2014, également soirée d’anniversaire de Marius qui n’a, décidément en commun avec Jésus, pas que sa grandiosité.
Lors de ce fameux 25 décembre 2014 donc, Marius censé normalement comme chaque année – après s’être échappé du traditionnel repas de tantine Suzie – s’exploser la tête en boîte de nuit avec ses potos et quelques-uns de ses IFIm (Individu Féminin d’Intérêt minoritaire)…va frôler de très près la mort par lapidation !
La raison = très simple.
Lui et ses IFIm, deux petites poulettes rencontrées dans la soirée, ont failli se trouver nez à nez avec son IFIM (Individu Féminin d’Intérêt Majoritaire) semestriel :Tabitha, une magnifique caille à qui Marius a promis mariage, enfants, diamants, châteaux et…fidélité.
…
De cette soirée qu’il a passée dans les water-closets à attendre qu’on lui dise que Tabitha la caille était partie, a éclos une résolution ! Dès l’année prochaine, la semaine prochaine donc, Marius, mettrait un point d’honneur à s’INTERDIRE tout IFIm et, surtout, il chouchouterait comme jamais son IFIM !
…Quel qu’il soit.
Non, non, non…NON Marius ! Non… ! NON.
Le gars avait failli se trouver une résolution honorable,TENABLE → « Individus Féminins d’Intérêt minoritaire interdits / chouchouter Individu Féminin d’Intérêt Majoritaire» !
…Et il a ajouté : « quel qu’il soit »…Pffffiou…
Marius a bon cœur, oui il était sincère quand il a pris cette décision censée changer sa vie et celle de tout son portefeuille sentimental…
Mais Marius n’a pas hié-rar-chi-sé ses résolutions, il ne les a pas TRIÉES !
[ Du genre : Résolution n°1 → n’avoir qu’un seul Individu Féminin d’Intérêt Majoritaire; Résolution n° 2 → chouchouter Individu Féminin d’Intérêt Majoritaire; Résolution n° 3 → si résolutions n°1 et n°2 réussies, passer à celle-ci et m’interdire tout Individu Féminin d’Intérêt minoritaire.]
RÉSULTAT ⇒
À Tabitha, son Individu Féminin d’Intérêt Majoritaire au moment de la résolution, est venu se greffer un deuxième, puis un troisième…puis un quatrième Individu Féminin d’Intérêt Majoritaire (Celina, Paulina et Vanessa) ; qui ont fini – parce que Marius était tout chamboulé par sa nouvelle méthode et ne gérait plus aussi bien qu’avant – par se rencontrer …
Entraînant ainsi une empoignade ongulaire et capillaire gigantesque, et, raconte-t-on…la disparition par lapidation de notre pauvre Marius.
Ouloulou, mais c’est que j’entends que ça chouinaille !
« Elles sont trop tristes tes histoires : burn-out, mort par lapidation… »
Ok, ok…moi je ne fais que vous raconter des trucs que j’ai entendus pour illustrer au mieux cet article, là, je vous le rappelle, pour tous nous aider à mieux tenir ces fichues résolutions…Mais bon si vous voulez du soft…
Ok, voignà du soft !…
Cette histoire parle de frère et sœur, Brandon et Brenda ; non ils n’habitent pas à Beverly Hills, ils habitent à Tourcoing. Des frère et sœur qui n’arrêtent pas de se disputer depuis qu’ils sont tout petits…pour savoir qui prend la salle de bain en premier .
À leur quinzième anniversaire (bravo les gnamis, vous avez deviné : ils sont jumeaux !), bah Brandon qui, leur maman le dit, est le plus intelligent des deux, a la super idée de fabriquer une sorte d’emploi du temps de la baignoire.
S’ils arrivent à s’y tenir, lui et sa sœur seront sauvés !
Comme c’est bien vrai qu’il est malin, il ne le donne pas tout de suite à Brenda, nous sommes au printemps quand il fait ce planning et il décide de le garder pour une période dite de résolutions ; il pense qu’avec un peu de chance ça aura plus d’effet sur l’esprit borné de sa sœur.
C’est ainsi que le 1er septembre 1997 (nan arrêtez d’insister mes gueules, c’est pas Beverly Hills 90210 j’vous dis), il lui montre ce magnifique carton décoré de cotillons et guirlandes au centre duquel se trouve un emploi du temps balnéaire libérateur.
Brenda tombe dans les bras de Brandon tant elle est émue par ce cadeau magnifique, et ils ne se disputent plus à cause de la salle d’eau…pendant deux ou trois semaines.
Ensuite, le planning pourrissant à vue d’œil (carton gondolé, dégoulinant d’eau, guirlandes et cotillons arrachés, horaires et noms tous fondus, illisibles…), Brenda se dit qu’après tout ce n’était pas un si beau cadeau que ça, et même que ça cachait p’tet bien un peu de commandement mesquin en loucedé cette histoire.
Du coup, du jour au lendemain, elle ne respecte plus les horaires indiqués sur le planning et, elle et son frère finissent par s’embrouiller à nouveau tous les matins !
Jusqu’à l’année suivante, où Brenda se sentant au final quand même un peu coupable d’avoir gâché l’ambiance, a la super idée de fabriquer un nouveau planning de bain .
Forte de leur expérience malheureuse passée, elle le fait cette fois-ci à l’aide d’une vielle nappe cirée totalement imperméable et de solides et jolis feutres fluos indélébiles ; elle le présente un matin de 1er janvier à Brandon…qui refuse catégoriquement cette offrande résolutoire.
Jusqu’à leurs 25 ans, année où maman aidera Brenda à emménager avec son mari, gardant sous le coude Brandon son préféré, la fratrie se déchirera chaque matin devant la porte de la SDB.
MORALE DE LA STORY ⇒
Pour qu’une résolution vous respecte, il faut la respecter : si vous l’avez snobée l’année dernière n’attendez pas qu’elle vous claque tranquille une bise cette année !
Alors elle vous a plu cette histoire de salle de bain les amis ?
Ouuuuuiiiiiiii !
Eh ben j’en ai une autre, bien niaise aussi puisque vous aimez ça !
Ça va aller vite quand même je vous préviens, parce que moi le niais, au bout d’un moment ça me gratte là où ça énerve.
Bon voilà : c’est trois copains, Beverly, Sydney et Josh, et non ils n’habitent pas Los Angeles, ils crèchent à Roubaix. Ils sont tous les trois fans de mode, de cuisine et d’art cinématographique, surtout quand il est réaliste, genre télé-réaliste en fait !
Et ces trois amis, qui sont comme les trois doigts de la main d’un idiot qui aurait joué trop de fois à un action-vérité trop hardcore, se retrouvent depuis quelques années confrontés à un dilemme.
Ils aiment passer leur été sur les plages du sud de la France à faire la fête et à se bourrer le bidon de bière et de pizzas provençales MAIS ils tentent chaque rentrée de réussir le casting de Top Top Mannequin, leur œuvre cinématographique récurrente préférée !
Ce dilemme entraîne une résolution, récurrente elle aussi : le 29 août de chaque été depuis maintenant quatre ans, ils essayent de passer de leurs tailles respectives de futals (38 pour Beverly, 40 pour Sydney et 36 pour Josh) à un 34…pour tous.
A ce jour, cette résolution n’a pas encore trouvé de moyen de manifester son potentiel de concrétisation positive.
Allez, pour Beverly, Sydney et Josh, on le dit tous en cœur , : « Votre résolution est trop difficile les gars ! »
Vas-y ça m’a soulée ces stories de bébés cadum là ! Bon pour finir on revient à un truc marrant ? Un truc d’adulte ok ?
On va rendre une petite visite à Judith.
Judith est une quadragénaire, même si elle fait croire à qui l’accepte, qu’elle est dans sa petite trentaine. Et, derrière des apparences plutôt sages (boulot sage, mari sage, enfants sages, vêtements sages…), elle cache un secret, ma foi se dit-elle, plutôt pas sage : elle est fan de rap…hardcore !
En fait le rap, tout aussi hardcore qu’il soit, est entré dans les mœurs depuis belle lurette, il est tout à fait légal.
Et, ce qu’il ne faudrait surtout pas dire à Judith, au risque de provoquer on ne sait quelles réactions cutanées gravissimes, c’est que…écouter du rap de nos jours : ce n’est pas si subversif qu’elle aime à le penser tout à fait secrètement et joyeusement !
Il ne faudrait pas parce que, vous l’avez pigé, ça lui gâcherait sa joie, mais d’un autre côté, dans le cadre de notre article anthropo-philosophique, il faudrait…
Bon en fait, je ne sais pas trop mais ce que je sais par contre, parce qu’«on » me l’a dit, c’est que la mère Judith, sur ce secret rapologique, eh ben elle a un problème de résolution qui vient se greffer tous les ans.
Figurez-vous que malgré son bonheur, une fois toute sa maisonnée endormie, de mettre ses écouteurs dans ses oreilles et de se balancer ses petits sons Hip Hop préférés, Judith ne peut s’empêcher de sursauter, serrer les lèvres et contracter son fessier très très fort quand elle entend le mot « b… ».
…
Bah arrêtez de faire les malins les namis, « b… » ! « B*tch » !
…« BITCH » les gens !
Elle sursaute, serre les lèvres et contracte le fessier très très fort chaque fois qu’elle entend le mot « B.I.T.C.H » !
Parce que « bitch » est un gros mot.
Visant, elle le sent, elle le sait, surtout son genre, sa gente : la gente féminine, de façon sinon inadaptée, presque systématiquement gratuite !
Du coup, deux fois par an (une en septembre et une en janvier, c’est bien ce qu’il faut pour réussir un truc vraiment dur à décider et à faire), Judith prend cette résolution : elle n’écoutera plus aucun artiste de rap HAR-DE-CO-REUH se permettant d’utiliser cet outrageux mot !